superman existe donc vraiment?

Ce soir, personne à la maison. Keagan est parti en soirée, tout seul. Ça, Bee l'a découvert en rentrant du boulot. Inutile de préciser que cette nouvelle la contrarie au plus haut point. Elle était particulièrement irritable ces derniers temps, tout simplement parce que cette boîte ramenée d'Angleterre, restait à l'abandon dans un de ses placards. Elle n'en avait pas besoin. Elle n'en avait plus besoin. Elle était bien, du moins, quand on ne la contrariait pas. Keith, son nouveau manager, n'avait pas l'air au courant de ce petit détail et prenait un malin plaisir à la faire tourner chèvre. Elle n'aspirait qu'à une chose en rentrant : se blottir dans les bras de Keagan, qui lui, devait certainement tenir une poule sans cervelle dans ses bras à l'heure actuelle. Contrariée, elle rejoint sa chambre, claque la porte et commence à faire les cent pas, espérant que ça la calmerait mais...rien à faire. Sa respiration s'accélère et elle sue à fine goutte. Elle passe ses mains dans ses cheveux, avant de les agiter avec frénésie. Rester enfermée dans cette pièce n'était peut-être pas la meilleure des idées finalement. Elle tournait comme un lion en gage. Elle quitte donc sa chambre et rejoint la salle de bain à pas pressé. « Calme toi, respire, calme toi, respire...tout va bien, calme toi... » Elle répète ces quelques mots sans arrêt, avant d'asperger son visage d'eau froide. Son pouls s'apaise progressivement. Elle inspire profondément et pousse un long soupire. Le pire était évité !
Elle ne pouvait se résoudre à rester seule ici et de risquer de se retrouver dans le même état. Elle rejoint donc de nouveau sa chambre, ouvre son dressing, en sort une magnifique robe rouge qu'elle enfile rapidement, passe un rapide coup de brosse dans sa crinière, applique un maquillage discret sur son visage, mais son éternel rouge à lèvre rouge pin up, une paire d'escarpins noirs, appel un taxi et se décide à manger un petit bout en attendant. Elle avait mangé deux heures plus tôt à peine mais elle crevait de faim à présent. Elle engloutit un reste de lasagne qu'elle trouve dans le frigo, vestige de sa commande du traiteur pour le repas entre colocs de la veille, plat qu'elle avait fait passer pour une de ses confections, avant de ce précipité hors de la villa, pour ne pas faire attendre le taxi plus longtemps. Direction : The Ivy Lounge !


Bee s''éclate comme une folle depuis environ 1h30 et les conquêtes défilent. Sa robe rouge attire les hommes, comme la cape du toréro attire les bêtes à cornes. Alors qu'elle danse, elle réalise qu'elle a laissé son verre au bar. Grossière erreur ! Elle s'excuse auprès de son cavalier, un John, Jack, Marc ou que sais-je encore, et rejoint le bar à la recherche de son verre. Elle met la main dessus rapidement et décide de le finir cul sec pour ne pas avoir à m'embarrasser et retourne auprès de l'inconnu.
Environ 30 minutes plus tard, une étrange sensation se fait sentir : sa vue devient soudainement floue, sa tête lui tourne et elle à là l'impression d'être debout sur du marshmallow. Elle n'avait pourtant pas but tant que cela. Que pouvait-il bien se passer ? Alors que ses jambes lâchent, elle est rattrapée par l'inconnu, qui passe son bras autour de sa taille et lui chuchote à l'oreille

« Tout vas bien, t'en fais pas...ça va bien se passer... » Il l'attrape fermement, passant son bras autour de ses larges épaules et avance lentement vers la sortie, sous les regards inquiets de certains « C'est le verre de trop, vous en faite pas ! » Il passe la porte, alors que la jeune femme tente de résister « ce n'est pas vrai...je... » Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase, qu'il l'attrape par la taille et la hisse sur ses épaules afin d'accélérer le pas. Elle est mal barrée la petite abeille !

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Perchée sur les épaules de ce mec, Bee tente, tant bien que mal de se défendre. Elle n'est plus vraiment consciente de quoi que ce soit à l'heure actuelle, mais ce qu'elle savait c'était qu'il n'était pas normal de quitter une boîte de nuit, perchée sur les épaules de quelqu'un dont on avait à peine vu le visage. Après quelques secondes, l'homme la pose à terre, la maintenant toujours fermement par la taille, alors qu'il tente malhabilement d'ouvrir la portière de sa voiture, pour l'y installer, direction, une nouvelle nuit de torture « Jvous connais pas...jveux pas partir avec vous...laissez moi ! » Dans un éclaire de lucidité, Bee à eut le temps de poser son regard sur le visage de son kidnappeur de pacotilles, avant qu'elle n'entende un bruit sourd, sentant alors la pression autour de sa taille de guêpe se défaire, puis de voir l'homme s'écrouler au sol. Surprise, elle se plaque contre la voiture, s'apprêtant à recevoir le même sort. Tout cela était bien trop irréaliste pour elle, elle n'y comprenait plus rien. On n'est pas dans une série policière ici, c'est la vraie vie !
C'est alors qu'elle discerne une silhouette qui s'approche d'elle. Elle a un mouvement de recul, qui manque d'ailleurs de la faire trébucher et, alors qu'elle s'apprête à hurler qu'on la laisse tranquille, l'homme prend la parole, lui demandant si elle allait bien.
Etrange, étrange. Elle écarquille les yeux, dans l'espoir d'y voir plus clair (tâche bien difficile avec de l'alcool ET une drogue inconnue dans le sang) et quelques traits plus précis du visage de l'inconnu numéro deux lui parviennent alors

« Je vous connais vous... » C'était plus une question qu'une affirmation. Il lui semblait avoir déjà vu cette personne, mais dans son état, rien n'était affirmatif. Soudainement soulagée, elle saute au cou de l'inconnu, pas si inconnu que ça, posant sa tête dans le creux de son cou, avant de le remercier pour son geste héroïque « Vous êtes mon héros ! » Puis elle décolle sa tête, pose ses deux mains sur les joue du jeune homme et rajoute « Vous êtes superman pas vrai ? Hein ? Clark Kent ! » Ce geste, partant d'un bon sentiment, manque de la faire tomber de nouveau. A bien y regarder, elle n'avait pas l'air totalement consciente du danger auquel elle venait d'échapper. Mais elle était très reconnaissante à cet homme, de lui avoir éviter de partir avec un "méchant monsieur" qu'elle ne connaissait pas.

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Alors qu'elle vient de remercier l'inconnu numéro deux, bien plus gentil que le premier, ce dernier lui répond en une tirade d'environ 5 h, si si,, je vous jure ! Ou du moins, c'est l'effet que cette tirade a sur la petite abeille alcoolisée ET droguée. Elle le dévisage en plissant légèrement les yeux, cherchant à comprendre ce qu'il disait. Malheureusement, seulement un mot sur deux lui parvenait clairement...autant dire qu'elle n'y comprend strictement rien. Elle décide alors de poser le bout de ses doigts sur la bouche du jeune homme et lui dit

« Tu parle trop superman ! » avant de s'accrocher une fois de plus à son cou, sans se défaire de ses sourcils froncés. Elle n'était plus perplexe à présent, elle avait affreusement mal à la tête. Elle porte donc une de ses petites mains à son front, qu'elle frotte légèrement, comme si ça pouvait faire passer son mal. Une des questions posées par le jeune homme quelques instants plus tôt et qui était malheureusement restée sans réponse, revient en tête de la brunette « Moi j'habite à Leeds, en Angleterre ! Tu connais ? » pas très cohérent tout ça. Il était très surprenant qu'elle parvienne à tenir une conversion dans son état, du moins si on pouvait qualifier les mots creux qui sortaient de sa bouche de conversation intelligible.
Le bas de sa robe s'envole légèrement sous l'action du vent de fin de soirée. Bee frissonne et commence rapidement à grelotter. Ses sourcils froncés se transforment alors en moue boudeuse, tout à fait craquant. « J'ai froid...je veux rentrer chez moi... » comme une enfant de cinq ans, ses yeux s'embuent rapidement, à peine ces quelques mots prononcés. Elle n'était pas bien, totalement désorientée et ne souhaitait qu'une chose : partir d'ici. Par fierté, elle tente de retenir ses larmes de confusion, mais une petite lui échappe et roule sur sa joue. « Je veux rentrer... » Revenait-elle un peut à la réalité ? Peut-être. En tout cas, à cet instant, elle est bien consciente que quelque chose ne va pas.

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La belle se sent vaseuse, les pensées un brin confuses. Inutile donc de préciser que le débit de parole de l'inconnu, lui remplit la tête et ne l'aide pas vraiment à y voir plus clair. Elle ne peut d'ailleurs se retenir de lui faire la remarque. Il se met alors à rire. Qu'avait-elle dit de drôle ? Elle ne voyait pas. Mais en tout cas, ce sourire sur le visage de son sauveur l'aide à voir qu'il était plutôt mignon... Du moins quand son visage n'était pas totalement flouté, ou déformé par les yeux drogués de la jeune femme.
Il l'agrippe fermement par la taille pour qu'elle ne tombe pas, alors qu'elle pose doucement sa tête sur son épaule. Elle est soudainement fatiguée, très fatiguée. Ses pensées sont de plus en plus confuses et plus elle tente de réfléchir, plus sa tête lui fait mal. Elle n'est pas bien et ses yeux bleus habituellement si clairs et pétillants s'assombrissent assez rapidement. Elle est loin, très loin, de retour dans son Leeds natal, cherchant dans cet univers qu'elle connaît par cœur, un moyen pour aller mieux. Voilà pourquoi, quand superman lui demande où elle vit, elle répond tout naturellement à Leeds. Il ne connaît pas . Bizarre. Tout le monde connaît Leeds pourtant, du moins tout le monde devait connaitre Leeds, vu que c'était sa ville d'origine. C'était la moindre des choses non . Bon ok. La drogue aidant, la petite abeille devient un peu plus nombriliste que d'ordinaire.
Il lui propose alors de la ramener chez lui. C'était un grand oui, tant qu'elle avait un lit et qu'elle n'était pas seule, tout était parfait. Rentrer à présent et se retrouver seule dans cette immense villa, serait bien trop déprimant et bien trop dangereux. Elle risquait de faire je ne sais quelles bêtises encore ! Elle habitait en bord de mer tout de même, ne l'oublions pas ! Keagan ne devrait certainement pas rentrer tout de suite...il était certainement bien trop occuper à tenter d'emballer une petite débile en boîte de nuit. Bee marmonne donc un faible « Chouette...une pyjama party ! » avant de poser sa tête sur l'épaule du jeune homme, qui s'avance en direction de sa voiture. Elle est rapidement installée sur la banquette arrière, pile au moment où un videur du club s'approche, un air suspicieux au visage

« tout va bien par ici ? ... » Ben oui, c'est quand même suspect une telle scène. Vous ne vous poseriez pas de question vous, en voyant un homme, charger une jeune femme quasi inconsciente à l'arrière de sa voiture .
Bee lui cri alors depuis l'intérieur de la voiture « Ca va, c'est Superman ! Vous le reconnaissez pas ?! » Avant de s'effondrer sur la banquette. Tout allait bien ! Une fois le videur partit, le jeune homme s'installe au volant, démarre et ils prennent la route. Morphée est déjà passé depuis bien longtemps, quand ils arrivent à destination.

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C'était tout de même incroyable la capacité que cette jeune femme avait à se mettre dans des situations délicates. On la dit naïve, certainement pas. Avait-elle une confiance aveugle en le genre humain ? Encore moins ! Elle ne faisait confiance à personne. Véritablement personne. Elle appréciait de passer du temps avec des personnes sympathiques, mais au fond d'elle, elle savait bien que sa confiance n'était accordée à personne. Peut-être avait-elle simplement un manque de vigilance ? Certainement. Pourtant, elle savait par expérience, qu'il ne fallait pas se fier aux apparences...et pourtant, elle ne cessait de se faire avoir. Elle devrait certainement prendre une carte de fidélité à l'hôpital de la ville d'ici peu si ça continuait.
Keagan n'arrêtait d'ailleurs pas de la chambrer à cause de tous ces petits bobos, enfin petits...façon de parler hein. Elle ne s'était jamais rien cassé, mais bon, coupures, contusions et autres foulures étaient habituelles à présent. Bref ! Allongée sur la banquette arrière de cet inconnu, le cocktail explosif qui circule dans son corps à raison de son éveil. Elle sombre rapidement et s'envole dans les bras de Morphée. Perdue dans son sommeil, son esprit n'est pas inactif pour autant. Des flashs lui reviennent en mémoire, des flashs peu agréables, des souvenirs...il paraît que la drogue a cet effet-là. Mais si vous savez, ces personnes qui sont en bad trip sévère, et qui se lancent dans des analyses métaphysiques de leur vie, alors qu'ils sont à peine capables de parler. Et bien si elle était éveillée, elle ferait certainement la même chose...heureusement qu'elle était loin. Elle n'était pas seule tout de même.

Elle s'agite un brin, tentant de se débarrasser de ces visions, de ces images qui la hantent depuis si longtemps. Heureusement, ils arrivent rapidement à destination. Elle sent une main l'attraper fermement et se met à bouger. Ce mouvement la sort de ses pensées lugubres, alors qu'une sorte de rire se fait entendre. Encore dans un demi-sommeil, elle passe ses bras de part et d'autre de la tête du jeune homme, et pose sa tête sur son épaule. Elle était exténuée, assommée par ce qui circulait dans ses veines. Fermement cramponnée, elle marmonne une sorte de
« T'es trop fort superman...» Avant de lutter de plus belle pour ne pas sombrer totalement dans le sommeil. Elle était encore à demi debout sur ses pieds, il ne fallait pas qu'elle s'effondre et finisse une fois de plus à l'hosto !Elle replace sa petite tête au creux du cou du jeune homme et pose son nez froid contre sa peau, comme si elle s'installait sur un oreiller. Éveillée et consciente, elle avait déjà du mal avec les...limites dirons-nous, alors droguée, c'était encore bien plus compliqué.