Don't stand so close to me

Kieran & Barbara

Le temps passe, les saisons s'écoulent et l'océan avait toujours ce même roulement apaisant. Encore qu'on ne pouvait pas vraiment parler de saison en Australie ! Contrairement à l'Europe, il y faisait chaud tout le temps, même en hiver. Du moins, pour quelqu'un qui avait déjà connu les températures négatives et le froid des rues parisiennes, le pseudo hiver ici ressemblait plutôt à une supercherie destinée à rafraîchir un peu les natifs. Le temps était encore favorable à des journées à la plage à ne rien faire. Barbara en profitait d'ailleurs. Quand il faisait trop chaud, elle ne pouvait pas s'exposer entièrement, puisque sa peau blanche et son teint laiteux avait tendance à rougir sous le soleil. La brunette espérait qu'au fil des années, elle s'habitue au climat et commence à bronzer un peu. Mais aujourd'hui, un peu de vent venait soulager les bronzeurs, et sous son parasol, elle ne risquait pas trop de virer à l'écrevisse.

Elle venait souvent à la plage seule, profitant du soleil sans avoir à supporter les bavardages de qui que ce soit. Seuls les enfants qui grouillaient un peu partout trahissaient son espace de quiétude. Mais elle adorait les enfants, alors finalement le problème était réglé. Et puis, c'était le week end, il ne fallait pas s'étonner que quelques familles viennent profiter de la plage pour se retrouver. Barbara soupira un instant et se releva, abandonnant la lecture passionnante du dernier roman de Dan Brown. Lire en anglais ne lui posait aucun problème, et lui confirmait qu'elle était bel et bien bilingue de son état. Elle posa donc le livre et attrapa sa bouteille d'eau. Ses yeux se promenaient sur les personnes alentours, et elle enleva même ses lunettes, découvrant ses yeux bleus gris. Son regard s'arrêta sur un jeune homme qui se tenait debout les mains dans les poches et qui contemplait l'océan. Elle le connaissait étrangement, mais ne saurait dire où elle l'avait rencontré. Et il se retourna vers elle, comme s'il avait senti la pression des deux prunelles bleues sur son dos. A son tour il la fixa, la reconnaissait peut-être, et ils eurent l'illumination en même temps. C'était l'infirmier à l'hôpital !

En effet, trois semaines plus tôt, elle avait eu un malheureux accrochage en voiture, et s'était vue forcée par les passants de se rendre à l'hôpital alors qu'elle ne se sentait pas du tout d'y aller. En général, elle n'allait pas chez le médecin, à moins que ce ne soit grave. Mais les autres maux, elle les soignait par quelques antibiotiques ou des remèdes de grand-mère. Alors qu'elle attendait aux urgences, c'est ce pauvre jeune homme qui avait dû s'occuper d'elle. Ah il devait s'en souvenir ! C'était bien la première fois que quelqu'un refusait absolument tout contact direct ! Il avait même remarqué qu'elle semblait en souffrir !

Rouge de honte à ce souvenir, la jeune femme remit ses lunettes et replongea sous son parasol, en espérant qu'il passe son chemin. Mais peut-être que Barbz en demandait trop...