raconte moi ton histoire

Je suis fils unique. Je n'ai pas souffert de cela jusqu'à mon adolescence. Mon père, Sergueï Orlov, est un homme connu à St Pétersbourg puisqu’il est un important avocat. Il a ouvert un cabinet il y a de cela maintenant trente ans. Il aurait voulu que je prenne sa suite comme chaque père souhaite à son fils, mais nous y reviendront plus tard. Ma mère, Natalia quant à elle était un célèbre mannequin qui a sacrifié sa carrière et sa vie pour moi. Elle ne pensait pas avoir la fibre maternelle et pourtant quand on me porta à ses bras le jour de ma naissance, le 3 avril 1986, ce fût pour elle une révélation. Elle était d'une rare patience et d'une douceur sans nom. Elle affichait un sourire en toute circonstance. Même quand mon père avait ses humeurs. C'était un homme froid, intransigeant, travailleur et colérique. C'est beaucoup pour un seul homme, et pourtant, ma mère restait sagement à ses côtés. Je parle de lui au passé comme s'il était mort, mais je vous rassure monsieur Orlov se porte comme un charme et il fait toujours partie de ce monde. J'ai eu une enfance heureuse et je le dois entièrement à ma mère. Mon père, est comme un étranger pour moi. Je n'ai jamais réussi à le rendre fière, ni même à lui arracher un sourire, enfin au début si mais les choses ont finis par se compliquer. Ma mère et mon père sont le jour et la nuit. J'aurai pu me mettre au centre de la table tout nu et me curer le nez pendant une soirée de bienfaisance que ma mère m'aurait félicité. Je n'ai jamais compris, comment elle avait pu et, comment elle pouvait encore d’ailleurs, rester aux côtés de cet homme si atypique. Je n'ai pas toujours été facile avec ma mère mais, pourtant elle reste la seule et unique femme de ma vie, la seule qui vaille le coup de se battre encore.

Une adolescence un peu rebelle. Et je regrette que ma mère ce soit fait des cheveux blancs pour moi. J'ai vite compris, que mon père ne serait jamais fier de moi, alors j'en ai largement profité pour vivre ma vie, faire mes bêtises, mes expériences. En vrai bourreau des cœurs, Stefan, mon meilleur ami et moi-même aimions nous lancer des défis, draguer les filles, courir les boites et les bars de la ville. On avait même une fausse carte d'identité. Jusqu'au jour où on s'est fait prendre. Et deviner qui est venu nous chercher ? Mon père bien sûr. Je me rappelle encore de l'expression de mépris sur son visage, j'avais dix-sept ans. A l'époque, il rêvait encore que je prenne sa suite. Que je fasse perdurer le nom de Orlov dans le monde juridique. Mais moi, j'avais une autre envie, une autre ambition. Ma mère, m'a toujours soutenue dans mon choix de carrière, je rêvais depuis mon plus jeune âge de faire des études de psychologie. Et puis un jour j'ai cessé de vouloir lui plaire, j'ai commencé à être un homme heureux. J'étais bon élève, mais pas assez pour lui. Rien, de ce que je faisais n'étais à la hauteur de ses espérances. Je suis partis étudié un semestre à New-York à la suite d'une grosse dispute.

Que dire de moi à présent ? Il y a de cela dix mois j’ai quitté New-York pour l’Australie et sa capitale. Je rentre dans ma dernière année d’étude de psychologie dans une université australienne tout en travaillant à côté pour me payer mes études. J’ai eu la chance de bien vieillir alors le mannequinat m’a ouvert ses portes et je n’en suis pas peu fier.


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