❝We don’t need that fairytale, we just need a little happy.❞

Lunettes de soleil sur le nez, je garais ma voiture devant la maison de Camilia, une belle BMW x6 noire, petit bijou que je possédais depuis peu de temps, et klaxonnais brièvement pour annoncer mon arrivée à la jeune femme. Fenêtre ouverte, j'adressais un signe de main à son voisin, attendant patiemment que la demoiselle grimpe dans ma voiture. Et je n'eus pas à attendre longtemps avant que la porte d'entrée s'ouvre, laissant apparaître la silhouette fine et athlétique de la jeune femme, qui se dirigea vers moi.

« -Salut Beauté ! Prête pour cette journée ?» lançais-je enthousiaste, avant de lui claquer la bise, tandis qu'elle s'installait à son tour.

J'attendais qu'elle s'attache avant de démarrer, sorte de manie que j'avais prise au fil des ans, puis démarrais rapidement, nous dirigeant vers le centre-ville de Sydney. Si j'affichais une attitude détendue et détachée, j'avouais que je bouillonnais de l'intérieur, et j'étais persuadée que me connaissant comme elle me connaissait, Lia ne tarderait pas à s'en rendre compte.

« -On a rendez-vous chez Vera Wang à 11h30, et chez le pâtissier à 15h. Entre les deux, je propose qu'on se fasse un resto si ça te convient, à moins qu'on mange un truc sur le pouce et qu'on aille se promener un peu. C'est toi qui choisis, les deux me vont personnellement ! » dis-je d'une voix rapide, lui annonçant le programme de la journée, avant de tourner à droite.

J'avais la fâcheuse habitude de parler à un débit anormalement élevé lorsque j'étais nerveuse, ce qui avait toujours le don de trahir mon état d'esprit. Pourtant, malgré cela, j'adressais un large sourire à ma passagère, bien que le stress montait en flèche. Et pour cause, aujourd'hui j'avais demandé à Lia de m'accompagner pour faire mes premiers essayages pour ma robe de mariée. Car oui, j'allais me marier. Julian avait fait sa demande il y avait quelques mois déjà, et si nos fiançailles étaient une sorte d'évidence, plus la préparation avançait et les choses se concrétisaient, plus je sentais une peur inexpliquée m'envahir. Moi qui avais toujours douté de ma capacité à m'attacher aux gens ou à m'impliquer dans une relation à longue distance, j'allais dire « oui » à un homme lorsque l'on me demanderait si je souhaitais unir ma vie à la sienne pour toujours. Enfin vous me direz que je me préoccupe peut-être pour rien, vu que de nos jours, pour certains couples « toujours » ne dure que quelques mois.

Le trajet se passa rapidement, et lorsque je me garais en plein centre-ville, il était à peine 11h. Sautant de la voiture, je récupérais mon sac à main puis faisais le tour de l’engin, avant de prendre la jeune femme par le bras.

« -Bon bah...c'est parti alors ! » lançais-je à la demoiselle, l’entraînant déjà vers le passage piéton.