raconte moi ton histoire

Espagne. 13 juin 1985. Ma mère donne naissance à une petite fille, qui n’est nulle autre que moi, bien sûr. Nommée Dixie à la naissance, je commence à pleurer à plein poumons pour faire évacuer l’air que j’ai retenu si longtemps dans le ventre de ma mère. Bien sûr, ma mère n’était pas seule dans sa chambre d’hôpital, soufflant un peu après ce difficile accouchement. Non seulement il y a les infirmières et le médecin prêt à partir après avoir tout vérifié, mais il y a aussi mon père, le mari de ma mère. Les larmes aux yeux, complètement heureux, il regardait ma mère ainsi que moi sa première fille, du moins c’est ce qu’on m’a dit lorsque je fus en âge de comprendre ce que l’on me disait. Dès la première seconde après être apparue dans la vie de mes parents, je fus comblée, chouchoutée, aimée, adorée, bien élevée et éduquée. Bref, l’enfance parfaite, pour la petite Dixie à ses parents.
Finalement, jamais je n’ai eu ni de sœur, ni de frère. À croire que mes parents aimaient mieux avoir un seul enfant. Peut-être en avaient-ils assez et trouvaient que la charge d’un enfant était beaucoup de travail. Peut-être était-ce cela, mais ils n’ont jamais montré une once de désespoir ou de découragement vis-à-vis moi. J’ai été élevée dans l’amour et les bonnes manières.
Cependant, comme toute jeune fille qui se découvre, vers l’adolescence j’ai commencé à faire mes preuves en tant que fille légèrement rebelle. J’avais conscience de mes atouts physique et de mon joli minois. En réalité, je ne pouvais pas ne pas en avoir conscience, puisqu’il était difficile de le ‘’manquer’’ face aux regards envieux des jeunes garçons de mon âge et des regards jaloux des jeunes filles de ma classe. Déjà à 15 ans, les fêtes, les partys de fou, l’alcool, le magasinage intensif, ma première fois avec un jeune homme… J’étais au courant de tout, même si je restais la jeune fille sage devant mes parents. C’était mieux comme cela, après tout, ils avaient tant fait pour moi, alors je ne voulais pas les décevoir.
Malheureusement, un jour tragique est finalement survenu dans ma vie si parfaite d’adolescente maintenant âgée de 17 ans, sur la limite de l’âge adulte. Mes deux parents furent tués par quelqu’un, une personne anonyme qui s’est sauvée immédiatement après le crime, ne laissant aucun indice. La rage m’habitait au début, la colère aussi, la tristesse et le désespoir. Je n’avais plus de famille en Espagne, c’est pourquoi on m’a envoyée vivre chez ma tante, veuve et mère d’un garçon et d’une fille, à Sydney.



Arrivée à Sydney, chez ma tante et mes deux cousins, j’ai dû m’adapter au différent mode de vie auquel je devais maintenant faire face. Tout premièrement, apprendre l’anglais. Je suis restée enfermée chez ma tante pendant quelques mois afin d’apprendre cette langue qui s’avérait bien différente de l’espagnol auquel j’étais habituée, ce qui était normal, puisque j’avais été élevée en Espagne. La mort de mes parents m’avait affectée puissamment avant le déménagement, mais mes cousins m’aidèrent à me changer les idées en m’emmenant de nouveau faire la fête ensemble. Nous avions tous sensiblement le même âge, ce qui aidait nos relations de famille et d’étroite amitié. Les partys commençaient à nous connaître, tout comme les gens de Sydney à vrai dire. J’avais constamment le sourire aux lèvres, et il était rare de me voir apparaitre sous un mauvais jour. Malgré mes nombreux défauts et mes qualités, jamais je ne suis tombée en amour. Faisant passer les études et la simple fête plus l’alcool en premier, les garçons n’étaient que considérés comme accessoire à ma vie. Peut-être un jour viendra ou ce sera le contraire, mais pour l’instant, jamais je n’ai ressenti le besoin, ni le sentiment d’être amoureuse, et ça me va comme ça. Je profite de mes passions, de mes études pour devenir infirmière, ce que je suis devenue à l’âge de 22 ans, soit 5 ans après mon arrivée à Sydney. Vers 24 ans, on a commencé à me contacter pour devenir mannequin pour certains magasines, ce que j’ai accepté quelques fois avec grand plaisir. Poser pour des magasines de mode, quoi de plus plaisant? Mettre à profit mes avantages et mes atouts physiques, qu’y a-t-il de mal à cela, après tout? Bref, ma vie a toujours, sauf autour de la mort étrange de mes deux parents, et sera toujours une véritable et amusante fête, où sourire permanant est au rendez-vous chez moi. Alcool, sexe, mannequinat, aider les gens, passions, tout ça fait partie de moi depuis l’âge de 15 ans, et ce n’est pas prêt de changer.



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