« -Mlle Mendler-Roberts a toujours été une jeune femme charmante. Enfant déjà, elle savait ravir les amies haut placées de sa mère, se montrer raffinée et d'une humeur toujours égale, un large sourire sur son visage. Ses parents n'étaient jamais à la maison, ou du moins pas souvent, et c'était à moi de m'occuper des jumeaux et de Keirington, puis de la petite Aspen. Oh, ces quatre là n'étaient jamais bien tranquilles plus de cinq minutes, et il ne passait pas une journée sans que je ne doive intervenir pour faire la police. Leighton et Clayton ont toujours été très proches, soudés comme deux doigts d'une même main. Il paraît que c'est fréquent chez des jumeaux. Alors je n'étais jamais étonnée de trouver l'un jamais loin de l'autre. Keirington et Leighton ont toujours entretenu de bonnes relations également, l'aînée sachant se montrer disponible et de tous conseils pour sa cadette. Je n'ai jamais pu m'expliquer pourquoi ses relations avec Aspen ont toujours été si mauvaises. Leighton se montre souvent indifférente envers celle-ci, allant même des fois jusqu'à l'ignorer. La pauvre petite Aspen n'a pas beaucoup de soutien dans sa famille, mais je ne pensais pas que Leighton ferait parti de ceux qui lui rendrait la vie pénible. Oh j'ai bien essayé de lui faire entendre raison, de la faire accepter sa petite sœur, mais j'aurais eu plus de succès si je m'étais adressée directement à un mur. Enfin...moi qui l'ai vu grandir et devenir une femme jour après jour, je dois dire que je suis assez fière de celle qu'elle est devenue, même si ce n'est pas toujours la personne la plus facile à vivre du monde. Il faut voir comment elle arrive à faire marcher les gens à la baguette, et rares sont ceux qui ont le courage de lui tenir tête. Enfin, n'allait pas non plus l'imaginer comme une petite peste, oh non non. Leighton s'est très bien occupée de moi l'an dernier quand je suis tombée dans les escaliers, c'est une fille responsable et droite, il faut juste éviter de la contrarier. »
Abygail, gouvernante de la famille Mendler-Roberts

« -Oh Leighton...c'est cette petite blonde un peu hyperactive sur les bords qui est mannequin maintenant non ? Elle vivait en face de chez moi quand on était plus jeunes. Elle aimait bien venir jouer au ballon avec mes frères et moi, elle disait que les poupées c'était pourri, que c'était pour les petites filles. Et elle aimait pas ça. En fait, je crois qu'elle avait un problème avec tout ce qui était conventionnel, elle détestait faire tout ce qu'on attendait d'elle, elle aimait bien n'en faire qu'à sa tête. Je suppose qu'elle a bien changé du coup, on entend que du bien d'elle partout où on prononce son nom, s'en est presque fatiguant. Ah oui, elle est psychologue aussi ? Ah bon...c'est logique en fait, elle a toujours été douée pour écouter les gens. Je crois me souvenir qu'elle était très observatrice aussi...enfin quand on avait douze ans du moins. Psychologue hein...pourquoi pas après tout. M'enfin, avec sa plastique, je comprend surtout qu'elle soit devenue mannequin !"
Josh, ancien voisin d'en face

« -Cette peste de Leighton ? Ouais, je vois tout à fait. Elle m'en faisait voir de toutes les couleurs au lycée. Enfin...avec un groupes d'amies à moi, on faisait tout ce qu'on pouvait pour lui rendre la vie infernale. Personne ne nous résistait, personne, sauf elle. On en a fait des victimes, coups bas, mesquineries, rien ne nous arrêtait. Mais elle...il fallait pas lui marcher sur les pieds sinon elle sortait les griffes. Elle a souvent cet air hautain et dégagé de la fille que rien n'intéresse. Et peut importe le sujet sur lequel on essayait de la coincer ou de lui faire du mal, elle trouvait toujours une parade pour nous faire tourner en bourrique, avant de partir avec un petit sourire en coin. Elle s'en foutait pas mal des ragots qu'on pouvait colporter sur elle, ou de toutes les méchancetés qu'on lui balançait à la figure, mais fallait pas s'en prendre aux personnes qui lui sont proches. Sous ses airs de Sainte Nitouche au dessus de tout, Miss Leighton est une vraie tigresse prête à bondir à la moindre occasion. Elle m'a collé son poing dans la figure un jour, parce que j'avais essayé de ternir la réputation de son jumeau. Elle a été collée pendant plus de deux mois. Mais elle certifie qu'elle aurait refait exactement la même chose si elle avait su que ça se finirait comme ça. Une cinglée je vous dis. Au lieu de devenir psychologue, elle devrait plutôt songer à un voir un, c'est moi qui vous le dis !»
Sharon, ancienne camarade de classe

« -Quand on a eu notre diplôme de fin d'études, on était contentes, bien sûr, mais on avait surtout envie de fêter ça comme il se devait. Fini le lycée et ces prises de tête bidons avec des pimbêches, à nous la liberté, la vie d’adultes. On a assisté gentiment à notre remise de diplômes, et après la photo traditionnelle du jeté de toques, on a balancé notre tenue, et Leighton nous a fait prendre la route, en balançant suffisamment d'affaires dans sa voiture pour qu'on tienne une semaine, et on est parties comme ça, sans même savoir où on allait aller. J'aime cette spontanéité qui la caractérise, j'aimerais pouvoir être comme elle, me laisser guider par mon instinct, faire ce que je veux, quand je veux. Ne pensez pas que c'est une écervelée qui ne réfléchit pas avant d'agir, loin de là ! Quand c'est important, elle sait faire preuve d'une prudence parfois même excessive. Je me souviendrais toujours d'une soirée où elle a fini par danser dans une fontaine, sans même avoir une seule goutte d'alcool dans le sang. Elle avait un énorme sourire sur le visage, éclaboussait les gens avec qui on était, et semblait s'amuser comme une folle. Et quand je lui ai demandé pourquoi elle faisait ça, elle s'est contenté de hausser une épaule, de m'adresser l'un de ses fameux sourire en coin, et elle m'a juste dit qu'elle l'avait fait parce qu'elle le pouvait. Juste parce qu'elle le pouvait. »
Primrose, amie d'enfance

« -Je craquais pour elle quand on avait 18 ans. Et puis c'était réciproque. Elle s'en foutait pas mal de ce qu'on pouvait dire sur elle, et elle s'était déjà affichée avec quelques garçons, suffisamment pour faire taire tout ceux qui penser l'insulter en l'appelant « lesbienne ». Elle n'avait pas peur de s'afficher main dans la main avec une fille à la fac, au bar du coin, ou au ciné. On était pas vraiment ensemble, même si on faisait tout ce que faisaient les gens en couple : on dormait l'une chez l'autre, on passait un temps fou ensemble, on s'attendait à la fin des cours, on fréquentait les amis de l'autre. Le problème avec Leighton, c'est qu'elle savait donner son corps, mais sans jamais livrer son cœur. J'ai toujours été persuadée qu'elle faisait partie de ces handicapés des sentiments, incapable d'admettre qu'ils sont capables de s'attacher à d'autres, capables de tomber amoureux, du moins pas sans avoir peur d'en finir brisés. Chaque fois que moi, ou d'autres, ont essayé de lui ouvrir notre cœur, elle a changé de sujet, ou s'est carrément barrée en courant. Enfin, j'ai cru comprendre qu'elle a changé. Elle a prit sur elle on dirait, j'ai entendu dire qu'elle était fiancée, et qu'elle allait se marier d'ici peu. Elle s'est fiancée à un certain Julian quelque chose, il paraît qu'ils vont bien ensemble, enfin, d'après ce qu'on dit. Je ne sais pas trop où elle l'a rencontré, à une soirée d'un ami en commun si j'ai bien compris. Ils ont flirté un bon moment avant qu'elle n'accepte de se mettre en couple avec lui, et je crois même avoir compris que cette initiative là venait d'elle. Elle a bien changé finalement, je pensais pas qu'elle finirait par se poser avec quelqu'un à long terme. Je suppose juste qu'il a su la rassurer là où moi j'ai échoué. »
Kayla, ancienne petite amie

« -Ah mais oui ! C'est cette blonde toujours assise au troisième rang en amphi, qui a toujours à fond, peut importe la matière. Mais si tu sais, celle qui râle quand on rame un peu dans une matière, et qui nous snobe d'un air suffisant quand quelqu'un comprend pas quelque chose. La pauvre, elle doit être blasée de voir qu'on arrive pas à suivre son niveau. En même temps, on est pas tous des rats de bibliothèque super studieux qui n'ont pas de vie à côté. Tout le monde prétend qu'elle est major de notre promotion...mais Miss Mendler-Machin n'a jamais pris la peine de confirmer ou d'infirmer cette rumeur. Elle se croit sûrement trop brillante pour se donner la peine de répondre à ce genre de question. Elle est suffisante, acharnée. »
Prescott, étudiant en psycho

« -Si elle vous apprécie, vous ne craignez rien. Mais si elle a une dent contre vous, sérieusement, inquiétez vous. Nan, sérieusement. Leighton a beau être une personne bienveillante et prévenante, si jamais quelqu'un a la stupidité de se mettre en travers de son chemin, et de l'énerver, c'est sauve qui peut. Cette fille peut faire preuve d'une imagination sans borne pour faire payer au centuple ce qu'on lui à fait subir. Et c'est encore pire si on a la bêtise de s'attaquer à l'une des personnes qui lui sont proches. La vengeance est un plat qui se mange froid, comme on dit. Et bah avec elle, c'est une expression qui prend tout son sens. D'une persévérance implacable, la demoiselle peut se révéler particulièrement sournoise, et attendre le moment idéal, parfois des mois plus tard, pour faire payer chèrement ce qu'on lui a fait. Et dans la grande majorité des cas ses plans machiavéliques, parfaitement pensés, sont magistralement exécutés. »
Bradley, ami de Clayton

« -Mais si vous la connaissez, bien sûr que si ! Vous voyez ce grand panneau publicitaire près du centre commercial, pour un parfum, avec une mannequin blonde avec son rouge à lèvres et ses yeux charbonneux. Et oui, c'est elle ! Je suis son agent depuis ses tout début, il y a de cela quatre ans, et je peux pas dire que ce soit vraiment une des clientes les plus chiantes que j'ai eu. Elle a pas d'exigences extravagantes, ne cherche pas à avoir de suite avec vue sur dieu seul sait quoi, avec dix pièces chambres pour ses assistantes, ou pour avoir des laits fraises d'une marque hors de prix, ou je sais pas quoi d'autres. Elle est pas prise de tête, elle fait ce qu'on lui demande, sans poser de question, tant qu'on est pas trop casse-pied avec elle en tout cas. Je suis tombé sur elle par hasard à vrai dire, et j'ai eu du mal à l'amadouer au départ. Je crois qu'elle avait pas envie de passer pour une gamine prétentieuse et superficielle qui n'a rien dans le crâne, alors elle m'a envoyé bouler, même si elle avait envie d'essayer, j'en étais sûr. Et puis elle est passée devant l'appareil photo de l'un de mes meilleurs amis, un vrai pro, et je crois que ça l'a convaincu. Elle a souvent un livre au titre incompréhensible sur ses genoux pendant qu'on la maquille. Et quand elle est prête, elle pose, fait ses sourires qui fait tourner la tête de plus d'un type, et puis elle retourne à sa vie d'étudiante. Vous savez, cette photo sur la place, il m'a fallu de longues heures de négociations pour qu'elle accepte qu'elle soit rendue publique. Pourtant, la photo est magnifique, et Leighton est vraiment belle dessus, mais c'est comme si...si rien n'était assez bien pour elle. Il faut que tout soit vraiment parfait, en fait...j'ai l'impression qu'elle se tue à la tâche à essayer d'être parfaite sous tous les angles, comme si le moindre échec lui serait insurmontable. Elle est belle, populaire, fiancée, sur le point de devenir psychologue, elle a des amies, et est entourée, franchement, je vois pas ce qu'elle veut de plus, y'en a qui tuerait pour être à sa place ! Mais elle...elle semble pas pouvoir s'en contenter, que voulez vous, on ne la changera plus.»
Thomas, agent

« -Parler de moi ? Pourquoi je ferais ça, on se connaît même pas ! Le jeu...je suis pas sûre de comprendre. D'accord, je vais faire un effort. Bon euh...la grande majorité des personnes qui me rencontrent se fient à ce qu'ils pensent savoir de moi au premier regard. Je suis mannequin, et les gens pensent tout de suite que je suis une fille superficielle écervelée. Seule une poignée de ceux qui me reconnaissent dans la rue savent qu'en plus de défiler sur des podiums, je suis sur le point de devenir psychologue. Ça fait presque huit ans que j'arpente quotidiennement les bancs de la fac de Sydney, huit longues années de recherches sur tous les cas cliniques possibles et inimaginables, huit années de privation de sorties en tout genre pour rester à un niveau correct, et tout ce qui s'ensuit. Je suis une étudiante studieuse, certains me disent même brillante, pour ce qu'ils en savent. Je pense pas être spécialement brillante ou intelligente, disons que je me donne juste les moyens de réussir. Peu peuvent savoir exactement le nombre de nuits blanches que j'ai passé à étudier dans ma chambre, le nombre de cliniques spécialisées que j'ai pu visiter sur mes temps libres, ou a quel point je me suis investie. Je sais que je donne l'impression de pouvoir avoir tout ce que je veux d'un simple claquement de doigt, mais c'est juste une façade soigneusement étudiée. J'aime pas l'idée que l'on puisse me cerner d'un simple coup d’œil, et pour prétendre me connaître réellement, il faut se lever de bonne heure. Personne ne sait réellement ce qui peut me passer par la tête, ou ce qui se cache derrière mon sourire. Enfin, c'est peut-être un peu prétentieux de dire ça. Je crois que...j'ai toujours un peu de mal à faire confiance aux gens...et la psychologue en moi à de fortes tendances à vouloir chercher pourquoi à tout prix. Mais bizarrement, les gens arrivent à me faire facilement confiance, je crois que je dégage assez de sympathie, ou bien c'est le sourire quasi omniprésent sur mon visage qui leur donne cette impression. J'en ai dit beaucoup là déjà, non ? Ça tombe bien, j'ai un cours qui va commencer ! »